Faire face au froid et dessiner quand même
J’aime le beau froid sec et ensoleillé. Les hollandais ont l’habitude de dire qu’il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que des cyclistes mal équipés… Et pour les peintres?
Je suis Malivoyage, aquarelliste depuis 2000 et carnettiste depuis 2006 et je vous partage mes expériences, bonnes et mauvaises, ainsi que ce qui me facilite la vie.
Pourquoi dessiner dehors malgré le froid ?
Parce que les lumières sont magnifiques, les couleurs éclatantes et souvent l’environnement plus calme qu’en période estivale.
L’hiver, grâce aux températures négatives, les arbres ont perdu leurs feuilles, cela permet de voir et de dessiner des bâtiments à la campagne ou dans des parcs qu’on ne voit pas d’habitude.
S’il fait froid et qu’on sent l’inconfort gagner, on aura tendance à dessiner plus vite, et c’est sans doute un moyen de progresser assez puissant : on va à l’essentiel, et puis on complète avec des détails, si c’est possible.
Quand on dessine, on est immobile pendant un certain temps : bien se défendre contre le froid est primordial pour garder le plaisir.
Parlons équipement :
Sur la photo, on voit une bonne part de mes équipements préférés pour le temps froid :
Les mitaines permet de garder au chaud preque tous les doigts. Si vous en trouvez en laine, et même en laine feutrée, c’est la matière naturelle la plus chaude que vous puissiez trouver avec la soie.
Le coussin isolant : le meilleur investissement que j’aie pu faire ces dernières années (dans une enseigne bleue mondialement connue pour ses produits de sport chinois, autant vous dire que l’invesstissement financier est minime, mais l’usage grand). Il me permet de dessiner assise sur de la pierre ou du ciment, du métal, matières qui conduisent le froid (et le chaud) s’il en est. Il m’a souvent permis de dessiner deux à trois fois plus longtemps que si je ne l’avais pas eu.
Le siège de campagne n’apporte aucun autre confort que de ne pas être en contact avec le sol ; le froid passe tout de même sous l’assise.
Se couvrir la tête : on perd au moins 20% de notre chaleur corporelle par le chef. Porter une coiffure est un excellent moyen d’éviter les refroidissements. Si vous êtes sensible des oreilles ou du cou, l’écharpe, les oreillettes et tout ce qui peut vous protéger peuvent s’ajouter. Je porte généralement un béret, et j’ai un article qui sortira la semaine prochaine sur le lien entre les artistes et le béret.
Les sous-couches : les chaussettes en LAINE, un body pour ma part complètement de manière invisible mon équipement ; les semelles en laine de mouton au fond des chaussures font aussi très bien l’affaire.
Un vêtement qui couvre bien les reins et même passe sous les fesses est préférable, s’il coupe du vent, c’est parfait.
Un pantalon (le jean est la matière la plus froide à mes yeux) ou des collants en laine (ou les deux s’il gèle).
L’habillage multi-couche est une valeur sûre. S’installer dos au soleil est très souvent un petit bonheur.
Vous avez des équipements favoris pour le froid? Faites part de votre expérience dans les commentaires.
Vous pouvez partager cette publication avec votre camarade de plein air favori(te).
Parlons préparation :
Une cold cream (ou une huile) sur le visage et les mains seront plus protectrices qu’une “bête” crème hydratante composée pour moité d’eau, et par conséquent susceptible de geler sur votre peau (demandez aux canadiens s’ils utilisent des émulsions aqueuses en hiver).
Les bouillottes sont déconseillées : elles favorisent les engelures. Par contre, la boisson chaude, le repas chaud dans des contenants isothermes sont les réconforts bienvenus de du peintre en plein air à la saison froide. Le froid déshydrate : boire et protéger son corps de l’évaporation sont primordiaux.
Les fibres naturelles comme le mérinos et autres laines, le coton et la soie sentent moins mauvais (et n’ont quasiment pas besoin d’entretien) ; leur entretien, leur fabrication et surtout le fin de vie polluent moins. Locales, c’est encore mieux!
Un petit peu d’alcool dans votre pinceau-réservoir ou votre pot à eau (oui, on détourne la bouteille de tord-boyau rapportée d’un voyage lointain qui s’empoussière au fond du bar) empêchera votre eau de geler sur le papier (un tiers grand maximum).
Le temps de séchage sera beaucoup plus long, donc on limite les lavis et on prévoit plusieurs supports pour alterner les aquarelles pendant que ça sèche. On n’insiste pas si ça ne sèche pas.
Prévoyez un medium sec et un papier adapté (attention à vos précieux feutres, ils n’aiment pas le gel), soit en secours si l’aquarelle est impossible, soit en choix délibéré, qui renouvelle la pratique.
Choisissez votre papier ou carnet en conséquence, collez dans votre carnet un papier plus adapté à la situation ; innovez, bidouillez, c’est votre espace de liberté.
Résumé :
Couvrez-vous chaudement de la tête aux pieds jusqu’au bout des ongles,
Buvez chaud1
Adaptez vos papiers et media,
Isolez votre base-support (autrement dit votre popotin).
Si vous avez des astuces anti-froid pour les carnettistes de l’extrème, n’hasitez pas à partager en commentaire votre expérience.
Je vous souhaite de jolies sessions de peinture en plein air sous le soleil d’hiver.
Si vous voulez ma boisson chaude “booster” de l’hiver, dites-le moi dans les commentaires, je la publierai une note (pour la recevoir, utiliser l’application est nécessaire. Pour ma part, je préfère, plutôt que d’encomber ma boite mail.)