J'ai failli gagner mon poids en bouteilles de vin, quelle(s) aventure(s)! 5/10

Je te racontais mes débuts en peinture à l’extérieur : je m’étais inscrite à des concours pour pratiquer en plein air, car je ne connaissais pas tellement d’autres solutions à l’époque.

Le concours de peinture en plein air, le principe :

Les concours de peinture fonctionnement ainsi :

Un mois ou deux à l’avance

1. Tu t’inscris, tu signes le règlement du concours¹ et tu paies une petite contribution. Tu inscris l’événement dans ton agenda. Parfois les inscriptions sont gratuites et ne se font que sur place.

   Le jour J

2. Tu te rends sur les lieux du concours².

3. A l’arrivée, (parfois tu t’inscris) tu fais tamponner tes supports vierges.

4. Tu vas peindre dans le village ou la ville, tu reviens rendre ta ou tes copies (selon ta production et le règlement intérieur) à l’heure dite.

5. Tu attends les délibérations du jury (le public vote souvent, il faut aussi dépouiller).

6. Tu assistes à la remise des prix et tu repars avec tes dessins/peintures,

ou parfois ton poids en bouteilles de vin, quand c’est le 1er prix (j’étais contente de n’avoir aucune chance de gagner ce jour-là!) J’envisagerais peut-être de m’y remettre pour mon poids en chocolat…

• Il existe des associations qui organisent ces concours : “couleurs de Bretagne”, “couleurs d’Aquitaine”… Les mairies de petites villes charmantes et pittoresques sont friandes de ce genre d’animations : cela ne leur coûte pas grand-chose (parfois le prêt d’une salle, la présence d’un élu…) et cela anime le village.

• La plus sympathique édition que j’ai faite était dans un petit village du sud des Deux-Sèvres dont j’ai oublié le nom : la manifestation avait lieu le même jour qu’un grand vide-greniers. Cela a amené vraiment beaucoup de visiteurs ; l’inconvénient majeur était le stationnement impossible dès l’aube. Le soleil était radieux, la foule curieuse et c’est là qu’un monsieur m’a montré un joli petit coin avec un peu d’ombre, une vue charmante et personne qui n’avait eu l’idée de s’y aventurer (comme moi).

• La plus célèbre édition dans la région est Magné (79) dans le Marais Poitevin ; il faut s’y prendre un an à l’avance pour réserver un logement ce week-end-là. Je vous le conseille, c’est très beau. C’est même devenu un festival. Mais logez à Niort ou Parthenay et déplacez-vous pour la journée, ou rendez-vous sur place à vélo.

• Les concours sont ouverts aux enfants et aux jeunes (et ils ne gagnent pas une bouteille de vin!)

  

---

Les bons côtés :

La gentillesse des gens, organisateurs comme visiteurs

J’ai pris l’air.

Je me suis entraînée sur le motif (c’était le but).

Ce que j’ai appris :

Rien d’exceptionnel : j’ai expérimenté que la lumière est meilleure le matin et en fin de journée.

J’ai appris à travailler dans des conditions difficiles : l’aquarelle sèche vite en extérieur, s’il fait beau, ou très lentement si le temps est à l’humidité. On a parfois oublié quelque chose, on a trop chaud ou trop froid, on est installé dans une pente…

Le dessin, seule sur place, est à la fois stimulant, et parfois décourageant (à l’époque, je ne pratiquais pas souvent seule, toujours en atelier, avec un professeur qui passait corriger les erreurs).

Le matériel : sur les concours, les gens sont très équipés, à l’inverse des USK, plus minimalistes :

J’ai vu des peintres entourés d’un véritable campement : le parasol, la chaise, le chevalet, une valise de tubes de peinture… et le camping-car… J’avais aussi testé plusieurs solutions : un chevalet de campagne, une table super légère en plastique et aluminium avec un siège pliant léger (ma préférée, mais je l’ai donnée ou vendue quand j’ai arrêté les concours après la naissance de Mlle Poulette).

J’ai découvert que j’aime discuter avec les gens pendant que ça sèche, mais que l’aquarelle demande beaucoup de concentration pour intervenir au bon moment³. J’ai beaucoup aimé le concours de Fléac (en Charente, près d’Angoulême) : le village est charmant, les gens sympathiques et l’organisation par la MJC au top.

Ce que j’ai gagné

Rien…

Si! au Cap Ferret, pour mon tout premier concours : on était tellement peu nombreux que les organisateurs ont acheté 2 lots supplémentaires pour que chacun ait un lot, mais je ne me souviens plus de ce que c’était (cela date sans doute fin août ou début septembre 2000).

Les aspects qui m’ont déplu :

• Le machisme et le mansplaining : “elle les a bien la petite anglaise, nos pins des Landes. Parce qu’ils ne sont pas faciles à attraper”

“La petite anglaise”, j’avais discuté avec elle, moi : c’était une aquarelliste professionnelle, formée dans une grand académie anglaise… Pfff, ces vieux messieurs qui pensent qu’une jeune femme ne peut être que débutante…

J’ai eu des remarques du même genre alors que j’avais déjà 20 ans de pratique d’aquarelle.

• L’esprit de compétition et l’égo de certains : j’ai entendu des conversations assez lunaires : l’un se vantait de ne plus faire que les concours avec des prix en argent, d’autres qui se rengorgeaient de leurs titres, genre escalade à celui qui fait pipi le plus loin…

• Et ce qui en découle, les tricheurs : ceux qui ont fait leur dessin la veille ou d’après photo chez eux et qui décalquent en douce. Et ceux qui n’ont peur de rien et qui s’en vantent.

Je suis très contente d’avoir désormais trouvé des moyens de peindre en extérieur sans avoir à fréquenter ce genre de personnes, mais les concours sont de beaux lieux de rencontres et de passent généralement dans des localités pittoresques pour vos carnets de voyage.

---

Fais-moi savoir ta région de prédilection pour les concours.

J’ajoute un sondage sur le contenu de l’agenda à propos des concours

1. Ceci est un exemple, il y en a de toutes sortes.

2. La voiture généralement bien chargée, avec ton pique-nique et la tenue adéquate, la crème solaire et le chapeau, le parasol pour certains…

3. J’aurais dû m’en douter, parce que c’est ce que je fais en atelier en plein air