Choisir un carnet du commerce
Ton carnet est terminé, il t’en faut un nouveau. Le même? Un nouveau ? Pourquoi un carnet du commerce et comment le choisir ?
Pourquoi un carnet du commerce ?
Parce que je ne suis pas relieuse :
Tu ne te sens pas les compétences d’une relieuse, et tu as raison, c’est un vrai métier. Il demande des apprentissages et du matériel ; voilà une bonne raison! Il te reste donc la merveilleuse solution d’acheter un carnet artisanal.
Je n’ai pas le temps
Certes, entrer dans un magasin de Beaux-arts, c’est se jeter dans la gueule du loup! C’est y passer un temps indéterminé et ressortir avec un trou dans ton budget. Mais cela prend bien moins de temps que de fabriquer toi-même un carnet ! C’est même « un peu trop facile ».
Si tu penses que mes articles peuvent aider une amie, tu peux lui partager cet article.
Sur quels critères ?
Tu ne sais pas comment choisir ton carnet? Voici quelques éléments à prendre en considération :
Le format, la taille et le poids:
C’est très personnel. Pour moi, le côté pratique prime car il va falloir sortir plusieurs fois par jour, ou même par heure, son carnet, le porter toute la journée.
Jusqu’à maintenant, je ne dépassais pas le format A5 pour ces raisons. Mais un des enseignements retenus de mon voyage au Maroc me pousse à travailler sur plus grand pour plus de liberté. On verra pour le côté pratique.
Pour le poids, en plus du format, le nombre de pages (et l’épaisseur du papier) peuvent permettre d’ajuster.
Le papier et les outils
Le papier et tes techniques sont corrélés! Soit tu décides d’abord de la technique, qui va influencer ton choix de papier, soit l’inverse.
Je choisis ma technique puis mon papier :
A. L’aquarelle :
Habituellement, je pars avec des aquarelles, des stylo-plume, des crayons et des feutres de dessin. J’ai une pratique d’aquarelliste au départ, je cherche donc un véritable papier aquarelle, qui permet les fusions et ne fait pas d’auréoles.
Le grammage permet de maîtriser le gondolement mais il influe sur le poids du carnet.
Difficile de trouver le bon carnet : il faut tester.
J’ai déjà éliminé le carnet Moleskine dit « aquarelle » dont le papier permet juste du coloriage. Et il gondole beaucoup. Vu son prix, ça me dérange franchement d’avoir un papier aussi peu adapté.
J’ai éliminé aussi le papier Montval de Canson que je n’ai jamais aimé : il ne correspond pas à ma pratique, mais c’est le plus facile à trouver en France ! Ça peut dépanner.
J’ai testé les Hahnemuhler et j’en suis satisfaite.
Il me reste les Talens, Etch, CansonHeritage, Saunders et Fabriano à tester.
B. Les feutres
Pour les feutres, un papier lisse respecte mieux les pointes et les mines, ça glisse tout seul et use moins les outils. Pour ma pratique du Sketchnoting, j’utilise des blocs Clairefontaine et Rhodia (à points).
Le papier peut être plus fin tant que l’encre ne traverse pas. Donc le poids est plus léger, ou on peut prendre plus grand pour le même poids!
Ces conseils ne sont pas adaptés aux feutres à alcool! Ni si tu comptes ajouter de l’aquarelle.
C. Les crayons de couleur, pastels secs et gras.
Il faut un peu de grain mais pas trop pour ces techniques, j’opterais pour les cahiers de dessin qu’on trouve en grande surface : vraiment pas chers, pas lourds, ils existent en format A4, parfois 24x32cm, ou format petit cahier. Il faudra prévoir un support rigide car les couvertures sont souples.
D. Les techniques mixtes :
Selon ta pratique, il faut choisir le papier selon la plus exigeante et celle qui demande le papier le plus solide (souvent le plus lourd).
Les papiers colorés sont un défi coloré. Notamment ceux avec des pages de différentes textures, impressions et couleurs.
La couverture :
En voyage, une couverture rigide est préférable car on n’a pas forcément de table pour dessiner.
L’autre solution est de prévoir un support rigide et léger avec des pinces pour fixer le carnet.
La reliure : Broché, spirale ou accordéon ?
Là encore c’est très personnel. Et cela dépend de tes conditions de voyage, de conservation de carnet. Pouvoir ouvrir le carnet bien à plat est fondamental.
Un carnet broché:
On appelle « broché » un livre cousu. Il y a toute sorte de types de reliures, fais confiance à ton commerçant/artisan pour te conseiller la solidité. On ne peut pas ôter de page, mais on peut en rajouter en fabriquant des « volets ». C’est mon choix pour le quotidien.
Le carnet à spirale :
Son avantage, on peut le replier vers l’arrière, cela le rend plus rigide. Un fond bien rigide est un point important pour ce type de carnet.
Les perfectionnistes peuvent arracher une page.
Les inconvénients sont néanmoins nombreux :
La spirale gêne pour dessiner sur la page d’à côté! Cela interdit quasiment cette possibilité et donc la pratique sur double page! Gênant en carnet de voyage. Pour un carnet du quotidien, ça peut passer.
Cela rend le carnet impossible à scanner si tu veux diffuser tes dessins.
La spirale est fragile et encombrante, elle peut s’abîmer ou abîmer tes affaires dans le sac.
Le carnet accordéon :
Le carnet accordéon est en vogue chez les carnettistes, et pour cause.
Il permet de laisser sa créativité s’étaler sur plusieurs « pages » si le sujet ou l’envie le réclame.
Il nécessite un support rigide au moins de la largeur de 2 pages et des pinces. La longueur est modulable.
Le prix !
Parlons argent !
Les carnets de qualité sont généralement chers, qu’ils soient artisanaux ou industriels. Et cela peut contribuer à te « bloquer « : peur de « gaspiller », de « gâcher » un très beau carnet… Ne néglige pas cet aspect! Sinon ton carnet restera au placard.
Fais selon tes moyens mais le prix d’un carnet n’est pas gage de réussite, c’est plutôt son adéquation à ta pratique. C’est donc une équation à deux données, tu peux agir des deux côtés : ton choix sera toujours le bon. Teste C’est amusant et le seul moyen d’avoir ce qui TE convient.
Dans les commentaires, partage les références des carnets préféréS et les avantages que tu leur trouves.
Pourquoi et quand faire soi-même son carnet ?
Vu le nombre de carnettistes qui font leur carnet eux-mêmes, c’est sans doute une solution intéressante quand tu ne trouves pas dans le commerce ton bonheur.
Pour commencer, tu peux toujours commander le carnet de tes rêves à un relieur. Le sur-mesure, évidemment, c’est ce qu’il y a de mieux.
Certaines formes de reliure ne demandent pas tellement de matériel ni de tour de main exceptionnel. Néanmoins, c’est un métier, donc la complexité et la technicité demandent du temps, de l’expérience et du matériel.
Offre-toi un stage de reliure si tu as le temps, l’argent pour du matériel supplémentaire et l’espace pour ajouter cette activité créative à tes compétences.
Attention cependant à ce qu’elle ne phagocyte pas ton activité de carnettiste, ou bien au contraire, pousse le curseur créativité+reliure à fond et fabrique des livres d’artiste!
Si cet article t’a aidée, abonne-toi pour ne pas rater le suivant : comment exploiter un mauvais carnet ?