Carnet de voyage au Maroc 2024
Oups! je pensais vous avoir partagé cet article. Alors je l'ai réécrit. S’il est tronqué, passe par l’application ou clique sur « lire l’émail entier » pour voir les photos et la vidéo.
Je te parlais ici des préparatifs et de l’étape cruciale qui évite bien des déconvenues sur place. Un voyage a toujours son lot d’imprévus, autant s’éviter quelques désagréments.
Genèse :
J’ai eu 50 ans et j’avais demandé comme cadeau une cagnotte pour m’offrir un «voyage de peintre». Je te parlerai plus tard des critères que j’étudie pour choisir un stage ou un voyage de peintre et mes motivations.
Le Voyage
Je cherchais une destination adaptée à mon calendrier (eh oui, les profs ont beauuuucoup de jours de vacances, _hum, on travaille + on se forme la moitié de nos vacances et de nos week-ends, aussi_ mais ils ne CHOISISSENT PAS leurs dates de congé : par contre, ils sont à peu près certains de pouvoir les prendre). Peu de peintres organisent des voyages aux dates scolaires à cause des prix… CQFD
J’ai choisi le Maroc avec Sylvie Ballester, parce qu’elle est expérimentée et parce que j’ai fait un atelier avec elle à Clermont-Ferrand en novembre 2023, qu’elle m’était sympathique et que j’avais envie de découvrir ses techniques et d’explorer le sud marocain avec elle.
Et puis, au Maroc, c’est facile de faire “beau” ou pour le moins “pittoresque”. Cela n’empêche pas l’authenticité.
Le rendez-vous était donné à Marrakech le dimanche sur le parking de l’aéroport avec notre chauffeur Mohammed et notre guide Yassin.
J’ai choisi d’arriver le samedi, veille du stage et de repartir le lundi plutôt que le dimanche (fin du stage à midi).
Avant
J’ai choisi mon format, mes papiers, mes média, mes couleurs. J’avais très envie de voir comment intégrer la gouache, notamment.
J’ai choisi de fabriquer un accordéon à partir de feuilles de format A4 de natures variées (kraft, papier aquarelle, papiers colorés, papier calque…) : cela me permettait de ranger les pages «terminées » (que je croyais!) et de m’alléger en prenant chaque jour un échantillon de papiers dans un carton à dessin plutôt qu’un carnet uniforme et lourd. Cela me permettait aussi de jouer avec les différents formats : un dessin sur une feuille, deux feuilles ou trois? C’est ce côté ludique et créatif que j’aime dans le carnet accordéon, mais je ne trouve pas très confortable l’installation avec un accordéon. Juste une deux ou trois pages fixées sur mon support avec des pinces, c’était parfait!
J’avais tout de même des blocs plus petits pour le confort et la discrétion puisque je dessine parfois debout dans la rue : c’était d’ailleurs le cas pour mon tout premier croquis de la Koutoubia.
J’ai suivi les recommandations souples de fournitures de Sylvie pour les couleurs, les crayons de couleur, mais les feutres à dessin, je les ai choisis couleur terre : sépia et terre de Sienne. Bien entendu, un stylo à bille m’a suivi partout, tout comme mes deux stylos plumes : un violet et un jaune d’or (voir mon premier croquis).
Avant de partir, je me suis documentée sur le pays : la littérature, la musique, l’histoire et la géographie. Je me suis fait des fiches récapitulatives (une frise, des cartes, des cartes mentales…) que j’ai intégrées au retour dans mon carnet comme vous pouvez le voir dans la vidéo.
Sur place
Les journées commençaient tard : 9h, quand il fait chaud, c’est tard. Nous avons fait pas mal de route, car c’était un circuit de 8 jours.
Le siège pour dessiner est indispensable au Maroc, surtout au sud : la poussière ne permet pas tellement de s’asseoir par terre comme je le fais souvent en France. Les pinces aussi, car le vent est assez présent.
Dessiner demande beaucoup de concentration et d’attention, c’est donc assez fatiguant. Il faut profiter des moments de route pour faire des pauses ou des siestes, ou bien faire des croquis ou se documenter sur l’histoire et la culture.
Sylvie fait peu de démonstrations : elle préfère montrer des oeuvres et des pages de carnet dans l’esprit de ce qu’elle cherche à obtenir. Ensuite, libre à chacun d’adapter la technique au sujet (bien qu’elle choisisse souvent un sujet et un lieu adaptés à la technique).
Habituellement, je dessine assez vite, peut-être que je me lasse rapidement. Sylvie m’a incitée à finir davantage mes dessins et mes aquarelles, à travailler ma composition en amont. J’ai aimé varier les fonds et les techniques. Nous avons eu peu de moments d’atelier, et je regrette de n’avoir pas pu expérimenter davantage la gouache sous la houlette de Sylvie alors que c’était un peu pour cela que j’avais choisi ce stage.
Après
Au retour, j’ai repris mes dessins inachevés et mes pages incomplètes.
J’ai ordonné mes pages, une quarantaine de dessins, et croyez-moi, ça prend de la place!
Une fois que j’ai choisi l’ordre, j’ai terminé et assemblé les dessins qui le nécessitaient et j’ai relié en accordéon tout ce qui pouvait l’être.
J’ai également ajouté des planches explicatives à partir de mes notes.
J’étais la seule à prendre des notes. Je suis toujours surprise de voir que les gens se contentent d’écouter. Et évidemment, ils ne retiennent rien et ensuite tout le monde m’a demandé des informations.
Non seulement, ça prend de la place quand on met tout bout-à-bout et ça demande une super cheminée, enfin plusieurs cheminées d’affilée, et ça fait un super volume à relier !
Pour savoir comment j’ai réalisé une couverture et relié cet accordéon à cette couverture, ; tu peux voir et lire Ici.
Bilan :
Je n’aime pas les carnets de voyage où la technique est toujours la même : partout de l’aquarelle, du croquis aquarellé, j’aime quand c’est varié : du stylo-bille, des collages, des tampons, du monochrome, de la gouache, du crayon de couleur, des aquarelles, et des technique mixtes… du texte et des images.
Je crois que j’ai trouvé la manière de procéder qui me convient le mieux : préparer un bon nombre de pages, au départ ; peindre sur place, dater et localiser chaque dessin, prendre des notes ; au retour, ordonner les dessins, prévoir les textes, ajouter des notes, des planches, compléter les espaces, ajouter le texte ; relier le tout.
Cela m’a demandé trois jours complets de travail après le voyage pour terminer mon carnet.
Je sais que je ne m’y tiendrais pas si je ne concluais pas dans la foulée.
D’ailleurs, j’ai un carnet du Portugal à terminer depuis 2019 !
Si tu as des questions, si tu veux partager des pages de ton carnet, si tu veux que je partage l’intérieur du carnet, n’hésite pas à
Mes conseils :
Teste ton matériel.
Lis la littérature du pays et écoute la musique, découvre l’histoire et la géographie, la faune et la flore avant de partir.
Fais ton nuancier, cherche tes mélanges, en particulier pour la végétation.
Prends absolument ton matériel favori.
Prévois un siège confortable, léger et qui tient dans la valise et
Pense aux pinces!
Prends le temps de bien observer avant de dessiner.
Accepte l’imperfection.
Certains dessins seront inachevés, c’est aussi leur charme.
Prends des notes, tiens un journal de voyage, écris des poèmes, des haïkus sur ce qui t’étonne, ce qui t’émeut, ce qui te choque, tes émotions, les parfums, les saveurs, les sons…
Récolte tous les objets qui te semblent inhabituels.
Sois personnel : c’est TON voyage, celui de personne d’autre.
Bref, découvre et amuse-toi. Laisse danser ta créativité.
Passionnant, merci pour ce partage détaillé qui donne beaucoup d’infos précieuses. Ton encre mauve est sublime au passage ✨ Ton carnet donne vraiment envie d’être feuilleté et ce mélange de textes, notes, émotions ressenties en plus des dessins en fait un parfait passeur de voyage. Vivement celui du Portugal, alors !
Merci d'avoir partagé ton expérience ! Ça a l'air passionnant, je ne connaissais pas ce genre de voyage. Personnellement je n'ai jamais su tenir un carnet de voyage, je fais deux trois dessins et ensuite j'abandonne 😅